« Roman » de Nathalie Rheims : rendez-vous avec le Diable

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romanPar Serge Bressan – Lagrandeparade.fr / Comme une idée fixe. Avoir rendez-vous avec le Diable. « Nous avons rendez-vous, je ne te l’ai pas dit. Pour le moment, tu l’ignores encore. Tu ne le sauras qu’au moment voulu… » Vite, dans « Roman »- son 21ème livre-, Nathalie Rheims rappelle que le Diable, qu’on appellera aussi Méphistophélès ou encore le Malin, il faut une troisième personne pour l’approcher, voire le rencontrer.

Dans la foulée de l’incendie de Notre-Dame de Paris (15 avril 2019) et la 45ème cérémonie des César (28 février 2020), la romancière l’a trouvée, cette personne satanique. Il est cinéaste franco-polonais, a 87 ans, déroule une filmographie du plus bel effet, trimballe une réputation sulfureuse avec des accusations d’agression sexuelle… Nathalie Rheims prend soin de préciser : « Roman et moi, nous ne nous sommes jamais adressé la parole, et pourtant j’ai l’impression de partager avec lui, ou avec son fantôme, un certain goût pour les forces sataniques ». Un peu plus loin, la romancière ajoute : « Le destin de Roman est trop éblouissant et tragique à la fois pour ne pas être le fruit d’un tel accord. Nul doute que cet homme ne parle que de ça dans son œuvre ». Et sans le dédouaner, sans l’accabler, sans (tenter de) l’anéantir, elle ne met pas longtemps à affirmer que cet homme, tenu par nombre de cinéphiles pour un des maîtres du 7ème Art, a conclu (sciemment ? ou non ?) un pacte avec Faust, avec le Malin- peut-être même serait-il un fils qui l’incarnerait sur Terre et lui permettrait ainsi de « réaliser un vieux rêve de tenir toute l’espèce humaine dans [sa] main »… 

Roman
Auteur : Nathalie Rheims
Editions : Léo Scheer
Parution : 23 septembre 2020
Prix : 16 €

Extrait

« Face au Diable, la plupart du temps, l’artiste, quel que soit son domaine de création, en prend à son aise et s’attribue le beau rôle. On le traite par la dérision, on ne le prend pas au sérieux. Ce penchant aboutit à des stéréotypes : « Qui veut faire l’ange, fait la bête » ou « l’enfer est pavé de bonnes intentions ». C’est tout ce que je voudrais éviter en abordant Satan au premier degré comme le ferait un enfant.
Quand on se prénomme Roman, il faut savoir que le glissement du réel à la fiction n’est jamais loin… »

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