Par Catherine Verne – Lagrandeparade.fr/ Un cadavre est découvert un soir par un employé alors qu’il nettoie une piste de ski. Ce dernier déchiquète ni plus ni moins le corps sous les lames de sa dameuse avant de réaliser innocemment qu’il vient de rouler sur un être humain. Après quoi il court vomir. Et voilà un début de polar glacé lancé sur des chapeaux de roue, si l’on peut dire.
L’intrigue se situe dans les Alpes, en Italie. Le héros, le sous-préfet Rocco Schiavone, à peine débarqué suite à une nouvelle affectation, déteste le froid et s’en plaint bruyamment. Il se plaint à peu près de tout d’ailleurs, de la coupe des tenues de ski aux marques de cigarette du coin. En fait il adorerait se trouver muté ailleurs. Seule une personne qu’il rencontre dans le cadre de son enquête aura l’heur de le réchauffer dès qu’elle apparaît: une certaine Luisa Pec. Sur fond de nostalgie romaine, et de sujets d’apitoiement en tout genre, le fonctionnaire remplit cela dit son office bonnant mallant: élucider un meurtre en terrain très glissant, le milieu fermé d’une région montagneuse. La piste est à suivre pour l’enquêteur surtout et son équipe de bras cassés, qui constituent de savoureux personnages qu’on a grand plaisir à regarder s’agiter dans un imbroglio d’indices. Le lecteur s’amusera de répliques fusant avec sarcasme de la bouche du héros, inégalable pour son franc-parler. Ce roman constitue le premier volet d’une série écrite par le romancier italien Antonio Manzini, dont on ne sera pas surpris d’apprendre les autres facettes, de scénariste, d’acteur et réalisateur, tant son roman témoigne d’une maîtrise du style narratif axé sur le rythme cinématographique.
La piste noire d’Antonio Manzini
Editeur: Folio
Traducteur: Samuël Sfez
Parution: 10 mars 2013
Prix: 7, 10 euros
