Par Catherine Verne – Lagrandeparade.fr/ Drôle, imprévisible et tendre, ce roman initiatique pose d’importantes questions existentielles sur l’identité notamment culturelle.
L’auteur lui-même immigré met en scène des personnages sculptés dans le vif, dont la subtile construction transparaît au fil du récit dense, les portraits intérieurs comme les dialogues en constituant des morceaux de choix. Ainsi Alex est un juif russe, du genre missionné par sa mère pour trouver une épouse digne de lui – c’est-à-dire d’elle. L’enfant adopté, Max, raffole des escapades sauvages lui permettant de plonger la tête sous la rivière pour examiner les galets en forme de petits pois à gros yeux. La mère adoptive, Maya, vaut à elle seule le détour dans ce numéro de rodéo virtuose par où Boris Fichman trimbale son lecteur d’Est en Ouest et du passé au présent ou d’un déracinement à un autre. Autour d’une intrigue originale – les parents biologiques ont donné pour consigne de ne jamais laisser leur fils s’essayer au rodéo-, voici une très belle littérature pour entrer dans les douceurs de l’été bien campé dans son transat à suivre la gesticulation fascinante qui s’est emparée de toute une petite famille attachante.
Rodeo
Auteur: Boris Fichman
Editeur: Buchet-Chastel
Traducteur: Stéphane Roques
Parution: 4 mai 2017
Prix: 22 euros
