Par Serge Bressan –Lagrandeparade.fr / On pourrait appeler cela « une fresque ». Une histoire qui court de 1930 aux premières années du 21ème siècle. On pourrait aussi expliquer qu’on a là un livre de plus de 500 pages qui pose la question : « Peut-on passer maître dans l’art de perdre ? » et qui assure que « c’est long de faire ressurgir un pays du silence ».
On pourrait… on dira simplement qu’avec « L’Art de perdre », Alice Zeniter nous envoie un des meilleurs textes de la rentrée- et on prend le pari qu’elle figurera à coup sûr parmi celles et ceux qu’un prix récompensera cet automne. Naïma est jeune, elle tient une galerie d’art. Elle est née dans une famille harkie mais ne sait rien de l’Algérie ni de l’enfance de son père débarqué à Marseille en 1962. Quand elle souhaite récupérer les dessins d’un grand personnage de l’indépendance, elle se retrouve confrontée à un passé que père(s) et grands-père(s) ont voulu oublier. L’écriture d’Alice Zeniter brille de mille feux. Un texte indispensable sur le devoir de mémoire.
L’Art de perdre
Auteur : Alice Zeniter
Editions : Flammarion
Parution : 16 aout 2017
Prix : 22 €
