Par Dominique Flacard – Lagrandeparade.com/Ce livre en trois parties, bien documenté, accessible, riche d’exemples musicaux, d’iconographies instrumentales, explique que le samba plonge ses racines dans le métissage engendré par la colonisation qui dura trois siècles. « Quant à la miscibilité, aucun peuple colonisateur actuel n’a excédé ni même égalé le Portugais. Il se mélangea avec plaisir aux femmes de couleur. »
Le lecteur découvre quel fut le statut des Noirs réduits en esclavage au XVII ème siècle et comment après l’abolition de l’esclavage, le peuple noir tenta de s’intégrer dans une société dominante blanche. Le métissage s’est manifesté, tout d’abord dans une pratique religieuse, le candomblé. Ce syncrétisme religieux qui a trouvé des adeptes dans toutes les couches sociales, est à l’origine du samba. Dans cette religion, chaque cérémonie est festive ; les dieux du soleil, de la pluie, du vent, de la forêt…..se retrouvent dans des rythmes, des danses qui transportent l’adepte dans un état second allant parfois jusqu’à la transe. Un parallèle est dressé entre la pratique du candomblé et celle du carnaval, véritable communion collective, où le rythme samba conduit à un état d’extase. Sa gestation a pris effet dès le XVI ème siècle mais sa naissance officielle est datée du début du XXème siècle, en 1916, lorsque Pelo Telefone fut créé. Il participa à l’intégration sociale des noirs.
La dernière partie de cet ouvrage est consacrée à « la musique de carnaval ». L’auteur présente les instruments de percussion et les rythmes inhérents à chacun d’eux. Dans cette partie riche en iconographie, les relevés rythmiques voisinent avec une réflexion sur l’évolution de cette pratique liée au carnaval depuis son avènement en 1916 et le recensement des groupes influents.
Un propos clair qui repose sur des faits sociologiques, historiques, musicaux et aide à comprendre l’avènement du samba au Brésil et sa place au sein de la société.
Le rôle du Samba dans la constitution de la société brésilienne
Auteur : Luciano da Consolaça Pereira
Editions : L’harmattan
Prix : 18,50€
